Ce soir l'espoir est mort,
la migration qui le rongeait l’avait maintenant complètement anéantie, laissant sous ces pas une foule inanimée, leur flamme est soufflée, le vide remplit aussi bien leur esprit que leur corps, ils tombent, sans crier, sans se débattre, la vie les a abandonnée.
Mais un homme subsiste, entouré de son habituel tapis d'ombre, pour la première fois de sa vie, il fait face. Face oui, mais a ces viandes inanimées. Qui ne sont que ces compagnons, ces frères…
Aujourd’hui, il tibute, il tremble, il se convulse …
Aujourd’hui, il renaît…
Sa marche est en route, l’aube l’attend, ce cimetière qu’il arpente sera bientôt son salut.
Son rire éclate et laisse répandre sa douce folie, qui s’empresse d’emporter l’âme de cette foule qui muette ne peut qu’accepter son sort.
L’étincelle qui s’était éteinte dans leurs profondeurs, reprend du service, leur cœur se remplit à nouveau. Chaque décharge de sang qui jaillit saillit leurs veines, brûle leur entrailles, corrompe jusqu’au confins de leur chaire.
Comme possédée, à chaque impulsion la foule se soulève, leurs muscles se crispent, leurs pouvoirs se réveillent, leur âme s’imbibe du poison répandu…
L’homme marche toujours, mais le temps semble figé, il pense, il rêve. Puis il se fige à son tour.
Il retourne lentement et contemple son œuvre.
La foule avait bougée.
Un de pendu, plusieurs empalés sur des pieux, un écrasé par terre, deux qui se préparent à sauter d’un toit, les autres gisant plus loin. La mort semblait les avoir vraiment emportée cette fois.
Puis sans bruit ils relèvent la tête, laissant apercevoir leurs yeux écarquillés, leurs visages déformés par le plaisir...
Une nouvelle passion les dévorait maintenant.
Sans bruit ils reprennent leur marche, cherchant à assouvir leurs pulsions,
des entrailles de DKS, Suicide Festif était née.